
L’intérêt des simples citoyens pour la cueillette des champignons sauvages est en explosion. À Québec, le Cercle des mycologues amateurs, qui fête cette année son 60e anniversaire, a déjà formé quelque 10 000 personnes, et commence sa nouvelle saison avec plus de 300 membres.
Le président du Cercle, J. André Fortin, a vu croître l’engouement au fil des ans. Au début, c’était un peu «snobinette», dit-il. Mais avec le temps, l’activité s’est démocratisée et a joint une clientèle de plus en plus diversifiée.
Lui-même accro de la cueillette depuis l’âge de huit ans, M. Fortin a fait carrière dans le domaine de la recherche sur le caractère utilitaire des champignons et a formé de nombreux étudiants de l’Université Laval en cette matière. Aujourd’hui à la retraite, il continue d’être fasciné par ce qui constitue pas moins du tiers du monde vivant.
Connaissances requises
L’intérêt des gens est avant tout gastronomique, dit-il, mais se combine à une certaine crainte, tout à fait saine selon lui.
Il est d’ailleurs le premier à le dire : ne mangez jamais de champignons à partir de leur seule reconnaissance dans un livre. Les «sosies» existent, et il faut des connaissances pour reconnaître ceux qui sont comestibles.
D’où l’intérêt de joindre un cercle de mycologues amateurs et de participer à des activités de reconnaissance en groupe.
Les gourmets découvriront ainsi qu’il n’y a pas plus de 10 «excellents» champignons au Québec, et une dizaine d’autres «intéressants» ou «passables».
En tête des saveurs, M. Fortin place la morille, que tout cueilleur rêve de découvrir, mais qui n’est réservée qu’à une poignée de chanceux. D’ailleurs, dit-il, «quand on a une talle de morilles, on ne le dit à personne et on la lègue par testament»!
Les cèpes et autres bolets, les chanterelles, les coprins chevelus font aussi partie du club sélect. Le marasme des oréades se trouve quant à lui facilement dans les gazons des villes, souligne ce passionné.
Le Cercle de Québec organise une excursion pour les débutants lors de la dernière fin de semaine de juillet. L’organisation a son point d’ancrage au Domaine Maizerets. Pour info : www.mycologie-cmaq.org ou 418 641-6117 (numéro du Domaine).
Le site www.mycoquebec.org permet quant à lui de consulter quelque 17 000 photos de 2000 espèces.