Après un début de saison des champignons très ordinaire — sauf pour les chanterelles communes en certains endroits, apparemment —, gracieuseté d’un début d’été et en particulier d’un mois de juillet extrêmement secs, je crois que l’on peut déclarer la saison officiellement «sauvée».

Aux endroits où je cueille habituellement, en tout cas, à Saint-Gabriel-de-Valcartier et autour de Hervey-Jonction, en Mauricie, la forêt était un vrai désert mycologique au début d’août, et il semble que c’était le cas ailleurs aussi, du moins dans la (grande) région de Québec. Mais les précipitations plus normales que nous avons eues en août et ce mois-ci ont permis aux espèces plus tradives de «lever», ce qui m’a permis de faire quelques belles récoltes.

Mon coup de cœur de l’année : le clitocybe omboné (Cantharellula umbonata, photo ci-haut). Tout petit champignon gris qui pullule littéralement sur les tapis de mousse (ce qui le rend d’ailleurs facilement accessible, contrairement à d’autres qui semblent affectionner les bosquets d’épinettes cordées serré), c’est un excellent comestible. Il faut faire très, TRÈS attention de ne pas le confondre avec d’autres espèces, en particulier le lactaire gris, presque identique, qui abonde dans les mêmes milieux et qui est épouvantablement âcre, ainsi que certains inocybes toxiques. Personnellement, moi qui ne cueille que depuis deux ans, je ne mange jamais une espèce que je n’ai jamais identifiée avec un expert — et vive les soirées d’identification du Cercle des mycologues de Québec. Mais quand on sait quoi regarder (essentiellement : les lamelles fourchues à plusieurs niveaux et la chair qui se tache de rouge à maturité) et qu’on s’est assuré de l’identité du champignon, c’est un régal !

Et vous ? Cueillez-vous des champignons ? Et avez-vous fait bonne récolte ?

Par : Jean-François Cliche
Source : Le Soleil
Date : 2010/09